mardi 19 janvier 2010

Concept de calcul équitable pour les départs à la retraite

On reparle du dossier épineux des retraites. Entre ceux qui veulent ou ne veulent pas le retour des cotisations à 40 ans, ceux qui veulent ou ne veulent pas les départs à la retraite à 60 ans, je vous fais part du concept que j’ai envoyé en janvier 2003 conjointement à Jean Pierre Raffarin et à François Hollande.

Si on souhaite augmenter la moyenne d'âge de départ à la retraite à 62 ans, pourquoi pas, du moment que le calcul est équitable?




Concept de calcul équitable pour les départs à la retraite

(…)

L’ouvrier en bâtiment qu’était mon père a du s’arrêter avant 60 ans contraint et forcé par l’usure.

Dans ces cas-là, c’est la " sécu qui trinque " parce qu’elle doit remettre sur pied ceux qui ne tiennent plus debout. Ce qui revient à, d'un point de vue comptable, prendre à Paul pour donner à Jacques.

En revanche mon ami Jean a travaillé jusqu’ à l’âge de 94 ans avec plaisir : il était thérapeute.


Le concept :

Estimation de la pénibilité et de la dangerosité d’un métier basée notamment sur l’espérance de vie. Il s’agit de généraliser les régimes spéciaux plutôt que de les supprimer.

Certains se retirerait à 55ans, d'autres à 58 ans et 7 mois, d'autres encore, pourquoi pas, à 67 ans.

Ma proposition est qu’un collège d’experts donne à chaque code de métier ou « famille de métiers », le temps estimé de son exercice dans la vie d’un individu en fonction de sa pénibilité, de sa dangerosité. Ainsi, une moyenne serait faite des métiers exercés définissant l'age de départ à la retraite.


On peut s’appuyer sur certains chiffres déjà connus par la médecine du travail tels les différentes espérances de vie par secteurs (ou métiers) , les tensions psychologiques (voire les dépressions) pathologies particulières ou accidents du travail etc.

Il y aurait ainsi un barème à créer revu chaque année en fonction d’éléments nouveaux (maladies particulières par exemple, etc ..)

Ainsi, chacun ne partirait pas à la retraite au même âge puisque tout dépendrait du ou des métiers qu’il a exercé dans sa vie et de leur durée.

Les ouvriers seraient dédommagés de l’extrême dureté de leur métier par un allégement de leur durée de travail ; ce qui rétablirait également une justice vis à vis du temps de la jouissance des retraites.

Par exemple, un jeune qui commencera par quelques années dans le BTP dans la force de l’âge, baissera son âge de départ à la retraite et pourra poursuivre avec d’autres métiers ou postes moins pénibles.

Ceux qui seront au chômage verront leur âge de départ à la retraite augmenter. Cela permettra d’apaiser la frustration de ceux qui travaillent et stimuler les chômeurs à retravailler.

De la même manière, d’autres justices pourraient être rétablies comme celles des femmes à la maison, en maternité ou avec de nombreux enfants qui se verront être reconnues dans cette pénibilité en ayant une pension de retraite plus tôt que d’autres.

C’est sûr, les négociations risquent d’être houleuses mais comment, de toute façon, y échapper.

L’intérêt est que les deux blocs que constituent le public et le privé, ne seraient pas en opposition puisque tous deux seraient soumis au même régime.

(...)

Je finirais par dire qu’il ne faut pas anticiper non plus sur certains chiffres.Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve.Je prends un exemple :on estime que l’espérance de vie va continuer à augmenter.

Personnellement je n’en suis pas sure :s’il est vrai que ceux qui sont nés dans la première moitié du siècle dernier ont bénéficié conjointement d’une alimentation saine dès leur jeune âge et d’une médecine d’année en année plus performante, je n’en dirais pas de même pour ceux qui sont nés dans la deuxième tranche et qui ont subi les méfaits d’une alimentation plus chimique, d’un air et d’une eau dégradés par la pollution.

Et je ne parle pas des virus et autres catastrophes possibles parce que je reste plutôt optimiste.

A bon entendeur…

Lucia D’APOTE , conceptrice strasbourgeoise
Strasbourg Janvier 2003


lundi 11 janvier 2010

Quelles sont les raisons d'espérer? selon Edgar Morin

photo : © Ulf Andersen

" Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut maintenant énoncer. Il ne suffit pas de rappeler l'urgence. Il faut savoir aussi commencer par définir les voies qui conduiraient à la Voie. Ce à quoi nous essayons de contribuer.

Quelles sont les raisons d'espérer?

Nous pouvons formuler cinq principes d'espérance.

1. Le surgissement de l'improbable.

Ainsi la résistance victorieuse par deux fois de la petite Athènes à la formidable puissance perse, cinq siècles avant notre ère, fut hautement improbable et permit la naissance de la démocratie et celle de la philosophie. De même fut inattendue la congélation de l'offensive allemande devant Moscou en automne 1941, puis improbable la contre-offensive victorieuse de Joukov commencée le 5 décembre, et suivie le 8 décembre par l'attaque de Pearl Harbor qui fit entrer les Etats-Unis dans la guerre mondiale.

2. Les vertus génératrices/créatrices inhérentes à l'humanité.

De même qu'il existe dans tout organisme humain adulte des cellules souches dotées des aptitudes polyvalentes (totipotentes) propres aux cellules embryonnaires, mais inactivées, de même il existe en tout être humain, en toute société humaine des vertus régénératrices, génératrices, créatrices à l'état dormant ou inhibé.

3. Les vertus de la crise.

En même temps que des forces régressives ou désintégratrices, les forces génératrices créatrices s'éveillent dans la crise planétaire de l'humanité.

4. Ce à quoi se combinent les vertus du péril

:"Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve." La chance suprême est inséparable du risque suprême.

5. L'aspiration multimillénaire de l'humanité à l'harmonie

(paradis, puis utopies, puis idéologies libertaire /socialiste/communiste, puis aspirations et révoltes juvéniles des années 1960). Cette aspiration renaît dans le grouillement des initiatives multiples et dispersées qui pourront nourrir les voies réformatrices, vouées à se rejoindre dans la voie nouvelle.

L'espérance était morte. Les vieilles générations sont désabusées des faux espoirs. Les jeunes générations se désolent qu'il n'y ait plus de cause comme celle de notre résistance durant la seconde guerre mondiale. Mais notre cause portait en elle-même son contraire. Comme disait Vassili Grossman de Stalingrad, la plus grande victoire de l'humanité était en même temps sa plus grande défaite, puisque le totalitarisme stalinien en sortait vainqueur. La victoire des démocraties rétablissait du même coup leur colonialisme.

Aujourd'hui, la cause est sans équivoque, sublime : il s'agit de sauver l'humanité.

L'espérance vraie sait qu'elle n'est pas certitude. C'est l'espérance non pas au meilleur des mondes, mais en un monde meilleur. L'origine est devant nous, disait Heidegger.

La métamorphose serait effectivement une nouvelle origine."


Edgar MORIN

Extrait de l'Eloge de la Métamorphose publié dans le monde.fr le 9 janvier 2009

Sociologue et philosophe. Né en 1921, est directeur de recherches émérite au CNRS, président de l'Agence européenne pour la culture (Unesco) et président de l'Association pour la pensée complexe. En 2009, iI a notamment publié "Edwige, l'inséparable" (Fayard). A lire également, "La Pensée tourbillonnaire - Introduction à la pensée d'", de Jean Tellez (éditions Germina)


vendredi 8 janvier 2010

L'identité nationale selon Philippe Séguin



C'était lors de sa dernière interview sur France 3
Désolée pour la qualité de la vidéo, n'ai pas réussi à faire mieux

Si vous n'entendez pas bien ce qu'il dit :

"Il parait qu'il y a des gens qui se demandent ce qu'est l'identité nationale. Qu'ils se repassent les images "


mercredi 6 janvier 2010

Quand la lutte contre le racisme devient (involontairement ) discriminatoire

Campagne originale


Montage Democratia